dimanche 8 septembre 2019
Slimane Azem
Agouni Gueghrane
Le village natal de Slimane Azem, dans la daïra des Ouadhias, à 40 kilomètres de Tizi Ouzou, où sera donné de coup d’envoi du centenaire de la légende de la chanson de l’exil et de la nostalgie.
En effet, la célébration sera lancée par une semaine culturelle prévue à partir du mardi 28 août jusqu’au 1er septembre, au chef-lieu de la commune d’Agouni Gueghrane. Poésie, expositions, concerts, conférences, représentations théâtrales, témoignages… Ces activités porteront essentiellement sur des tables rondes et des témoignages sur l’itinéraire artistique du chanteur.
Berbère
Arab Aknin témoigne dans sa contribution : «L’année 1967 connaîtra deux événements majeurs : La création de l’Académie berbère en France et la guerre au Moyen Orient entre les Arabes et Israël.
A la création de l’Académie berbère, les trois chanteurs Slimane Azem, Farid Ali et Taoues Amrouche joueront le rôle de cheville ouvrière du projet aux côtés de Bessaoud Mohand Arab, Abdelkader Rahmani, Mohamed Arkoun, Hannouz, etc.
Tous les trois subiront l’ostracisme du pouvoir algérien durant toute leur vie. Je dois préciser que jusqu’à cette période, les chansons de Slimane Azem passaient normalement et régulièrement sur les ondes de la chaîne kabyle et ses disques 45 tours se vendaient normalement chez les disquaires en Algérie.»
Cheikh Noureddine
Les inséparables. Il avait consacré la dernière décennie de sa vie à travailler avec le défunt Cheikh Noureddine à la composition de petites comédies musicales. Tamghrth t slit, Encore à boire a Madame, Taqsit n l fil… autant de comédies et de sketches qui ont bercé toute une génération. Des thèmes immortels.
Disque d’or
Il recevra de M. Minichin, PDG de IME-Pathé Marconi, un disque d’or pour avoir vendu un très grand nombre de disques. De 1967 jusqu’au 1970, Slimane Azem a une popularité inestimable en dépit de la décision d’interdiction à l’antenne de la télévision algérienne.
Exil
Particulièrement connu pour ses chanson sur l’exil, lui qui a vécu toute sa vie en exil. Il a été même enterré à Moissac, en France. Ses textes sur l’exil sont immortels. Comme le chant nostalgique Effegh a yajrad tamurtiw et Ddunit. A ce jour, en Algérie, aucune structure ni édifice ne porte son nom.
Famille
C’est une famille de poètes. Son aïeul Sayd U Lamara (Azem Saïd) qui a vécu au XIXe siècle était connu pour être à la fois un poète et un amousnaw (savant). Lhadj Ammar Busad, décédé en 1974, était aussi connu comme un détenteur du savoir social et poète. Du côté de sa mère, son oncle Beddek Belaid, décédé dans les années 1960, était également connu pour être un poète qui a vécu toute sa vie au village, mais en marge de la collectivité.
Génération
Nombreuses — si ce n’est toutes — sont les chansons de Azem ont marqué une génération. Que ce soient la revendication anticoloniale ou celles liées à la vie, l’exil, l’amour et la cause berbère. Des années plus tard, l’œuvre est restée immortelle avec les reprises par une nouvelle génération de chanteurs. Une œuvre qui passe d’une génération à une autre.
Hommage
En dehors de cet hommage, nombreux sont les chanteurs qui se sont ressourcés à l’œuvre de Slimane Azem et ont repris ses musiques et ses poèmes. Le dernier était Mohamed Alloua, en reprenant le titre interdit Amekh anili Labe. Matoub lui avait rendu hommage plusieurs fois à travers des reprises comme Afegh Aya Jrah Tamurti-w (criquet sors de ma terre) ou Ami Slimène Iyad Masududh, en 1983, ou A Muh A Muh…
Khechini Ruh Nekki-Adhekima-gh de Lounis Ait Menguelet raconte la rencontre entre deux artistes où Slimane Azem refuse de rentrer en Algérie. Brahim Izri et d’autres ont aussi rendu des hommages à travers leurs œuvres à ce monument.
Indépendance
Idhahr-ed waggur, une chanson ou il dit «la lune apparaît suivie de l’étoile», chantée en 1962 à l’occasion de l’indépendance de l’Algérie. Ici il parle du drapeau algérien et des couleurs nationales. Allusion faite à l’indépendance.
Le chanteur a évoqué la Révolution, l’indépendance, la patrie, mais cela ne l’a pas empêché d’être la cible de virulentes rumeurs qui faisaient état d’un «traître». De mauvaises interprétations de ses chansons ont fait que Slimane Azem a été taxé à tort.
Comme la chanson 19 dhi mars iwdhd ticuk (19 mars, le coucou arrive), a peine une allusion à l’armée de frontières. Mais pour ceux qui décortiquent et analysent ses chanson, à aucun moment le chanteur n’a pas été solidaire avec la Révolution. Il continuait d’ailleurs, comme tous les Algériens établis à l’étranger, de courtiser pour le FLN.
Janvier
Le 28 janvier 1983, le chanteur décède en France après une longue maladie. Le 31 janvier, il est enterré en terre française, lui qui a toujours rêvé d’être inhumé dans le Djurdjura. Une année auparavant, il avait fait ses adieux à l’Olympia.
Kabyle
Il a chanté en arabe, mais son art était exclusivement dédié à la défense de l’identité kabyle. La génération montante de Azem à l’époque a fait le serment de porter, chacun à sa manière, l’art de la chanson poétique kabyle. Dans les années 70, Slimane Azem orienta son chant vers le combat identitaire et ne cessa de caricaturer l’attitude des dirigeants de l’Algérie nouvelle.
Légende
C’est une légende de l’exil. Lui qui a côtoyé très jeune les frissons de l’exil et la nostalgie de sa Kabylie natale en atterrissant en France en 1937. Il commence ses chants par des textes sur l’immigration, pour enchaîner ensuite un riche répertoire d’un demi-siècle avec une centaine de mélodies.
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